Par Riley Klassen-Molyneaux

One Earth Future, Colorado, États-Unis

13 août 2019

Hier, près du somment de la plus grande montagne des Rocheuses, Mount Elbert, un ami a posé une question à moi et à une deuxième amie qui complétait notre équipe tripartite. Il nous a demandé ce qui comptait le plus : l’activité, l’endroit, ou les gens qui nous entourait. L’amie a répondu de la manière qu’on répondrait tous du premier abord : c’est la combinaison des trois, de l’activité, de l’endroit, et des gens qui nous entourent, qui donne la meilleure expérience.

Mais notre interrogateur n’était pas satisfait. Nous étions tous d’accord pour dire que participer à une activité incroyable est mieux quand on arrive à la partager avec quelqu’un, durant ou après, mais il nous incitait à choisir un des trois pris en isolation : l’activité, l’endroit, ou les gens.

Introverti qu’il est, l’ami a répondu à sa propre question en disant qu’il préfère largement une activité stimulante qu’un bel endroit ou un groupe de gens avec qui il pourrait causer. Notre amie a décidé que s’il fallait choisir, elle choisirait aussi l’activité au prix de l’endroit et des gens.

Bien sûr, j’ai fait un tas d’explorations moi-même au Colorado, y compris le Denver Zoo, Denver Museum of Nature & Science, certains restaurants délectables comme Mezcal ou Machete Tequila + Tacos, et plusieurs randonnés qui permettaient des réflexions intéressantes. Je n’ai pas pu faire plusieurs activités aussi, comme le Colorado State Capitol, le Boulder History Museum, et St. Mary’s Glacier.

Mais ma réponse à sa question était que les gens me paraissaient le plus important, bien que l’activité et l’endroit comptent aussi.

Au cours de mon séjour avec One Earth Future (OEF) au Colorado, ce sont les gens qui m’ont marqué le plus. Cette expérience était incroyable grâce à ceux et celles que j’ai rencontrés, mais je les ai rencontrés grâce à l’endroit et nous avons créé nos amitiés au cours des activités inoubliables.

Tout au long de mon stage, j’ai pu m’entrainer avec un des meilleurs pratiquants de jiu-jitsu brésilien aux États-Unis, John Combs. De cette manière j’ai rencontré des Américains venant de chaque coin du pays. Le gymnase m’a offert des amitiés que seule la méritocratie du sport le peut.

De compagnie avec une douzaine d’athlètes de mon gymnase, j’ai eu l’expérience culturelle d’assister au 21e anniversaire d’un des nôtres et de rire en imitant l’accent russe, les uns les autres, et de profiter de la causerie fraternelle. Je crois bien qu’il y avait aussi de la boisson mêlée à cette affaire.

L’autre stagiaire, Derek, son amie, et moi sommes allés voir Canyonlands et Arches National Parks, entre autres, au Utah.Là-bas on a vu combien le ciel est bleu perché sur le rouge des pierres du désert. On y était aussi pour discuter du Sud des États-Unis et pour rire tout le long du trajet.

J’ai pu faire la fête à Denver avec un groupe de jeunes avocates et étudiantes en droit. Autour des tequilas, j’ai pu retracer mes capacités de danse two-step au fameux Grizzly Rose et leur dévoiler que le Canada était plus de quelques arpents de neige.

Au travail, j’ai appris à connaitre mes collègues, devenus amis. J’ai aussi appris que sauver le monde, un conflit à la fois, un pays à la fois, n’impliquait pas la morosité conversationnelle que je trouve chez beaucoup de bienfaiteurs dans le monde.

Dans deux affaires qui impliquaient aussi des breuvages alcoolisés, avec des collègues de OEF j’ai assisté à un match de soccer et un match de baseball. Il y avait là des expériences culturelles américaines où j’ai profité de leur compagnie sous prétexte du sport. Ces évènements, en plus des happy hour multiples auxquelles j’ai assistées, m’ont permis de connaitre mes collègues sur le plan personnel et m’ont fait partie de leurs opinons honnêtes sur OEF dans une ambiance décontractée.

Pour une course de relais sur trois cent miles qui montait du Wyoming jusqu’à Steamboat Springs, Derek et moi avions le supplice et le privilège de nous entrainer à côté d’une coureuse olympique prospective et dix autres personnes motivées. Ensemble, à travers des montagnes, nous avons couru l’un après l’autre pour plus de trente heures sans arrêt et sans beaucoup dormir. Le résultat était un placement compétitif –– même si on ne l’était pas –– et des amitiés forgées dans la sueur et des éclats de rire sans fin.

Avec ma copine, qui est venue me visiter, j’ai pu monter plusieurs montagnes au Rocky Mountain National Park, au Eldorado State Park, et au Chautauqua Park qui se situe dans la ville même de Boulder. Au cours de nos explorations, on a appris sur l’histoire de Boulder et on a vu le paysage qui entoure cette ville exquise.

En écrivant ces lignes, le centre-ville de Calgary s’approche et mon avion descend vers la mère patrie. Une chose est sure : je reviens à ma ville natale avec des souvenirs qui vont durer aussi longtemps que ma mémoire.