Par Yasmine Amar

Comment synthétiser trois mois de travail ardu, de rencontres enrichissantes et d’apprentissage constant en quelques lignes seulement? Voici la question que je me pose actuellement en fixant mon écran d’ordinateur, alors que j’essaie tant bien que mal de rédiger cette ultime entrée de blog. J’essaie de me souvenir de moments marquants que je pourrais relater ou alors de mandats de recherche qui ont été particulièrement intéressants – ou ardus – à effectuer. Je me dis que peut-être je pourrais parler du mal que j’ai eu à essayer de démêler certaines règles de droit, sur le registre foncier par exemple ou sur la prescription? Ou alors de la joie qui me prenait lorsque je retrouvais des concepts vus en classe dans mes recherches, lorsque je voyais enfin l’aspect pratique de ce qui, il y a quelques mois seulement, me semblait si théorique? Après tout, ce ne sont pas ces moments qui manquent. Je pourrais même parler de ces quelques précieuses fois où je me suis rendue compte, en faisant mes recherches, que j’étais en fait face à des questions inédites pour lesquelles les tribunaux québécois n’avaient toujours pas trouvé réponse et que, conséquemment, j’étais en train d’assister en temps réel au développement de notre système juridique. Tous ces moments furent marquants et ont réellement embelli mon expérience à la Commission. Pourtant, ce que je me rends compte en rédigeant, c’est que ce qui m’a réellement marqué de mon passage ici est avant tout l’ambiance et l’atmosphère d’entraide et de camaraderie qui y règnent. Même si c’est cliché de le dire, ce sont les rencontres que j’y ai faites dont je vais me souvenir au final.

Parlons d’abord de mes compatriotes stagiaires. Pendant les mois de juin et juillet, le seul autre stagiaire présent à la Commission avec moi a été Nicolas, étudiant venant de l’Université d’Ottawa et ayant complété trois ans de son programme. Réel passionné de droit, et surtout de droit criminel, on pouvait passer des heures ensemble à discuter de jugements lus en classe ou alors à échanger sur nos mandats respectifs. En fin juillet s’est ensuite rajouté à nous Antoine, stagiaire du Barreau ayant fait ses études à Québec. Venant tout juste de passer à travers le parcours à obstacles qu’est l’École du Barreau, Antoine était toujours là pour nous éclairer avec ses vastes connaissances pratiques. Je n’aurais pas pu rêver avoir de meilleurs collègues et compatriotes qu’eux.

Parmi les gens qui m’ont marquée, il y a ensuite les techniciennes, avec qui Antoine, Nicolas et moi avons passé beaucoup de temps – surtout Karine et Elisabeth. Ce sont elles qui m’ont en premier accueillie il y a trois mois lorsque je suis arrivée à la Commission et qui m’ont donné les repères et le soutien dont j’avais besoin pour passer à travers le stress initial d’un premier stage. C’était un rituel pour les cinq d’entre nous d’aller manger ensemble le midi, à 13h pile, que ce soit sur le bord de l’eau au Vieux-Port, dans le confort et l’air climatisé de la Commission ou alors au McDonald’s, pour profiter de leurs cafés glacés. Après avoir passé trois mois à leurs côtés, je peux sincèrement affirmer qu’ils sont tous devenus à mes yeux plus que des collègues, mais bien des amis.

Finalement, il y a les avocates. Que ce soit mes superviseures directes, Emma et Buschra, ou alors les autres avocates avec qui j’ai eu la chance de travailler au cours de mon stage, chacune d’entre elles a fait preuve d’une réelle ouverture et générosité à mon égard. M’invitant à leurs cours de yoga du midi ou alors à diner avec elles, elles m’ont toujours fait sentir acceptée, malgré mon double statut de nouvelle et d’étudiante. J’ai énormément appris avec elles, autant sur le droit que sur les interactions humaines.

Bref, il est difficile de réussir à bien synthétiser les trois derniers mois. J’y ai tellement appris et vécu de moments marquants. Je tiens cependant à profiter de cette dernière réflexion pour remercier du fond du cœur tous ceux que j’ai eu le plaisir de rencontrer à la Commission et qui m’y ont fait sentir à ma place. Merci pour tout.