2016-Saliah-Linteau_Marie-LaurePar Marie-Laure Saliah-Linteau

Il y a maintenant plus d’un mois que j’ai entamé mon stage au sein de

l’organisme Equitas, centre international d’éducation aux droits humains et je me rends compte que le temps passe très… très vite! Après trois semaines de préparation en vue du début du début de la 37ème édition du Programme International de Formation aux Droits Humains (PIFDH), les quelques 90 participants provenant de partout dans le monde sont enfin arrivés et tout ce que nous avons préparé et anticipé commence finalement à se concrétiser! Ainsi, c’est la semaine dernière que le programme a reçu un coup d’envoi! La première semaine a été pour moi : 1) Épuisante 2) Électrisante 3) Amusante.

Épuisante

La semaine a commencé pour moi le dimanche 5 juin : Journée d’inscription. Les participants du programme étaient invités à compléter un circuit à travers lequel ils récupéraient le matériel dont ils auront besoin pour les trois prochaines semaines (manuels, sac, crayons, papier…). Le support de tous les stagiaires était donc de mise à partir de 8h am. Je dis que la semaine a été épuisante parce qu’elle a été très exigeante en termes d’horaire et de tâches à accomplir. Cependant, la fatigue en a définitivement valu la chandelle, comme la suite le démontrera.

Électrisante

Malgré le fait que chaque jour j’ai des tâches fixes répétitives, je peux énoncer fièrement que « les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ».

Ayant eu à rassembler et à organiser tous travaux préparatoires des participants de la formation  préalablement au début de la formation, je sentais déjà que je connaissais chacun d’entre eux. De plus, à la journée d’inscription j’étais assignée à un poste qui m’a permis de voir chaque participant recevoir son insigne nominatif d’identification, après quoi les histoires que je connaissais déjà s’associaient aux nouveaux visages que je rencontrais.

Toute la semaine, jour après jour, pause café après pause café, j’ai eu l’opportunité de rencontrer des défenseurs et éducateurs des droits humains provenant de partout dans le monde et ayant des parcours et des histoires extraordinaires. J’ai eu la chance de discuter avec eux et d’en apprendre plus sur différents enjeux reliés aux droits humains.

Le moment le plus électrisant de la semaine pour moi a sans aucun doute été la soirée « vernissage » que nous avons organisée mercredi soir. Parmi les coanimateurs de la formation, nous avons la chance d’avoir Omaid Sharifi. Il s’agit d’un défenseur des droits humains en Afghanistan qui déclare qu’ayant compris que ce n’est pas par les armes conventionnelles qu’il peut combattre les violations des droits humains dans son pays, il s’est armé de pinceaux.“Nous détruisons la laideur des murs de #Kaboul avec de la peinture. Nous visons à faire de Kaboul la capitale du graffiti et à promouvoir la pensée critique” – ArtLords. Il transforme donc parcelle par parcelle les immenses murs entourant la ville de Kabul en des œuvres d’art avec des messages frappants.  Omaid nous a expliqué que pour chacune des murales qu’il a peintes, au moins 100 individus sont invités à participer. Il approche notamment tous les enfants qui travaillent pour quelques sous par jour dans la rue à mettre des gens dans les taxis, il approche aussi les jeunes filles et les femmes, et chacun fait sa part sur la murale, créant ainsi un fort sentiment d’appartenance envers ces œuvres collectives. C’est ainsi à travers ses créations et à travers tous ceux qui participent à leur confection que les messages sont transmis.

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Après le vernissage, tous les participants et membres du personnel ont été invités à participer à la conception d’une murale collective. C’est donc au son de musique pop au goût du jour que nous nous sommes armés de pinceaux pour représenter une image qui évoque, selon moi, la solidarité, la diversité et l’union de tous vers l’avancement des droits humains.

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Je profites de cette occasion pour partager cet événement qui aura lieu le samedi 18 juin dans le cadre du Festival Mural, vous êtes invités à découvrir ArtLords, un projet unique d’art de rue engagé et d’ateliers artistiques à ciel ouvert dans les rues de Kaboul, en Afghanistan : https://www.facebook.com/events/518048628402702/

Amusante

Finalement, ma semaine s’est conclue le vendredi 10 juin aux alentours de 22h. Dans le calendrier de la formation se trouvait une activité : « Souper en famille ». Quand on m’a demandé si je souhaitais participer à l’activité, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion et proposé d’accueillir dans ma famille quatre participants. Cette activité informelle m’a permis de plonger dans la culture des participants à travers nos sujets de discussion variés, alors qu’eux étaient immergés dans la culture canadienne! C’était réellement un moment fard de la semaine pour moi, un moment de partage et de complicité, et toute ma famille a grandement apprécié l’expérience. C’est avec un grand sourire aux lèvres après des étreintes amicales que les participants sont partis ce soir-là.

Cette semaine, j’ai donc eu la chance de voir cette foule d’éducateurs et de défenseurs des droits humains s’épanouir en découvrant l’approche participative qu’Equitas adopte quant à la formation qu’ils reçoivent. Leur formation se passe autant à travers des activités en classe qu’à l’extérieur de la classe. La leçon que je retiens réellement de cette semaine est que l’éducation aux droits humains ne se produit pas à travers des méthodes conventionnelles et des cours formels, mais à travers diverses interactions sociales qui permettent de remettre en question nos perceptions, conceptions et méthodes. Je suis maintenant prête à affronter la suite du programme avec enthousiasme et énergie!