La chaleur me berce tranquillement dans l’autobus public qui m’amène au travail. Chaque matin, je quitte ma famille d’accueil pour me rendre à mon lieu de stage à proximité du centre-ville de Dakar. Je prends la grande route où se trouvent une foire, de nombreux immeubles commerciaux et plusieurs gratte-ciels. Je descends de l’autobus et le trajet pour me rendre au bureau se fait facilement. Je réalise mon stage auprès de la « Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) ». Il s’agit d’une organisation non gouvernementale sénégalaise fondée en 1990 à Dakar. Depuis 2013, la RADDHO est partenaire avec Equitas dans un projet innovateur sur le droit des femmes se nommant « Autonomisation et participation citoyenne des femmes et des filles ». Le but du projet est de créer des communautés plus sûres où les jeunes et les femmes exercent leur leadership pour la promotion des droits humains.
La beauté du projet est que le principal travail est effectué sur le terrain par des acteurs de la société civile. Des comités locaux ont été mis en place dans trois localités au Sénégal; ils sont responsables d’organiser ou de superviser des actions communautaires ou toutes autres activités liées au projet. Dans le cadre de mon stage, j’ai eu la chance de participer aux réunions organisées par ces comités locaux. Suite à ces rencontres et à la réception des rapports narratifs d’activités communautaires qui se sont déroulées au printemps, j’ai été mise responsable de comparer les résultats des activités communautaires et de les analyser en détail.
Dans le cadre de mes lectures, j’ai appris davantage sur la problématique de l’état civil, l’une des thématiques importantes du projet. Dans une école où s’est déroulée une action communautaire, 522 élèves sur 1200 ne possédaient pas d’acte de naissance. De ce fait, ils ne pouvaient pas passer l’examen final pour obtenir leur diplôme du secondaire et ainsi pouvoir poursuivre leurs études à l’université. L’accès à l’éducation est considéré comme un élément clé pour l’autonomisation des femmes et des filles. Par conséquent, les membres des comités locaux organisent des activités de sensibilisation sur cet enjeu et supportent la tenue d’audiences foraines pour que les jeunes puissent obtenir leur acte de naissance.
À la fin de ma journée de travail, je retournerai auprès dans ma famille d’accueil pour partager le souper et passer la soirée avec eux. Les différents membres de ma famille d’accueil m’ont rapidement intégrée au cœur de leurs activités. Vivre dans une famille me permet de me plonger dans la vie quotidienne des gens, de partager des moments de qualité et de comprendre leurs différentes réalités. Je suis vraiment au pays de la Téranga, ce qui signifie « hospitalité » dans la langue courante du Sénégal, le Wolof. Je finirai par m’endormir aux différents sons de la vie active de mon quartier.